Le premier a été traité il y  a 11 ans, avec le système Protaper, et une obturation en gutta chaude.

Le second cas a été traité il y a 18 mois, avec le système XP Shaper et une obturation avec une biocéramique, le BioRootRCS.

Deux systèmes de mise en forme, deux techniques d’obturation, et un même résultat. Un succès clinique ! Une belle démonstration que l’instrument lui-même y est finalement pour peu de chose.

En endodontie, le problème d’origine microbiologique se gère par la biologie. Les instruments permettent d’atteindre les objectifs, mais indirectement. L’instrument de désinfecte pas. Seule la solution d’irrigation a cette aptitude (pour le moment).

Les instruments sont utilisés pour élargir le canal afin de faire de la place et permettre la progression de l’aiguille d’irrigation en direction apicale.

Tant que nous n’aurons pas trouvé un autre moyen de désinfecter le canal, nous serons contraint d’avoir, en partie, un raisonnement mécanique. Conicité, élargissement du canal, tout cela a toujours le même objectif. Faire pénétrer la solution d’irrigation.

Vers une approche plus conservatrice

Depuis quelques années, les évolutions investiguées sont faites dans le but d’améliorer l’effet désinfectant de la solution en minimisant l’élargissement du canal. Partant du principe que les procédures de mise en forme fragilisent la structure dentaire, les systèmes sont dorénavant développés dans un souci de préservation tissulaire.

Ces concepts produisent donc des préparations plus fines, moins coniques, … ce qui va complètement à l’encontre des principes mécaniques que nous avions connus jusque-là.

Si l’on revient sur les deux cas présentés tout à l’heure, dans le premier cas, le canal préparé a un dimètre apical de 25/100 et une conicité de 7 ou 8%. Dans le second cas, le diamètre apical est de 30/100 mais la conicité uniquement de 4%.

On note très bien sur les radiographies post opératoires la différence de profil et on comrpend que la seconde est plus préservatrice de tissu que la première. Pourtant, les deux canaux ont été bien désinfectés, preuve en est la cicatrisation des lésions.

Dans le second cas, un instrument complémentaire, le XP Finisher, a été utilisé pour activer la solution au sein du canal, de façon mécanique. Sans cette activation, l’irrigation passive n’aurait probablement pas suffit.

Des approches mécaniques mais des objectifs biologiques.

L’endodontie n’est pas un seul problème mécanique de mise en forme. Que la conicité obtenue soit de 4, 5 ou 6%, le problème n’est plus là.

La pathologie endodontique est microbienne avec des répercussions biologiques extra radiculaire. Nos thérapeutiques sont donc indirectes. En traitent le problème micro biologique, on ne fait que remettre la dent dans un contexte favorable pour réorienter la biologie osseuse vers la cicatrisation. A partir de là, on comprend qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais instruments.

Il y en a qui sont peut être plus simples que d’autres à utiliser pour obtenir un résultat attendu. Mais ce qui est simple pour certains praticiens, ne l’est pas forcément pour d’autres.

En conclusion

En conclusion rappelons-nous que les instruments ne sont qu’un des maillons d’une longue chaine de la thérapeutique endodontique. L’essentiel reste dans nos mains de cliniciens, et quelque part, c’est probablement ce qu’il y a de plus excitant.

L’essentiel est quelque part par là mais la question mérite largement d’être étoffée et débattue.

#Les Réponses d’Experts

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Nos autres réponses d’expert

1 avril 2025

#106 - L'importance de l'étanchéité coronaire en endodontie

#106 – L’importance de l’étanchéité coronaire en endodontie

Dans cette nouvelle "Réponse d'Expert", nous abordons le sujet de l'importance de l'étanchéité coronaire en endodontie. La réussite d'un traitement endodontique ne repose pas uniquement sur la qualité de l'obturation canalaire. L'étanchéité coronaire joue un rôle tout aussi déterminant dans le pronostic de nos patients. Mais jusqu'à quel point ?

4 mars 2025

#105 - Quelles sont les recommandations pour les prescriptions du CBCT ?

#105 – Quelles sont les recommandations pour les prescriptions du CBCT ?

Dans cette nouvelle "Réponse d'Expert", nous abordons un sujet essentiel en endodontie : la prescription du CBCT. Doit-on le prescrire systématiquement, rarement, ou selon des recommandations précises ? Nous nous appuyons ici sur les recommandations de la Société Européenne d'Endodontologie (ESE), publiées en 2019, afin de mieux comprendre son utilisation optimale.

4 février 2025

#103 - Les nouvelles recommandations S3 : La désinfection

#104 – Les nouvelles recommandations S3 : L’obturation

L’obturation canalaire est une étape clé du traitement endodontique, pourtant elle suscite encore de nombreux débats. Malgré plus de 6500 articles de recherche sur le sujet, les recommandations actuelles restent prudentes et ne privilégient pas une technique particulière. Pourquoi une telle incertitude ?

#45-L’instrument ne fait pas le clinicien…

Protaper, Skytaper, Reciproc, WaveOne, OneCure, XP Shaper…. Il y a à ce jour plus de 15 systèmes disponibles sur le marché français.

Avez-vous remarqué qu’en écoutant les commerciaux, on vous présente toujours le système qui vous don,era les meilleurs résultats ?

Posez la question sur un réseau social pour vous faire conseiller sur le choix d’un système de mise en forme canalaire, et vous verrez à quels points chacun va défendre le sien.

Deux techniques, un résultat.

Regardons ces deux cas cliniques traités par mes soins.

Le premier a été traité il y  a 11 ans, avec le système Protaper, et une obturation en gutta chaude.

Le second cas a été traité il y a 18 mois, avec le système XP Shaper et une obturation avec une biocéramique, le BioRootRCS.

Deux systèmes de mise en forme, deux techniques d’obturation, et un même résultat. Un succès clinique ! Une belle démonstration que l’instrument lui-même y est finalement pour peu de chose.

En endodontie, le problème d’origine microbiologique se gère par la biologie. Les instruments permettent d’atteindre les objectifs, mais indirectement. L’instrument de désinfecte pas. Seule la solution d’irrigation a cette aptitude (pour le moment).

Les instruments sont utilisés pour élargir le canal afin de faire de la place et permettre la progression de l’aiguille d’irrigation en direction apicale.

Tant que nous n’aurons pas trouvé un autre moyen de désinfecter le canal, nous serons contraint d’avoir, en partie, un raisonnement mécanique. Conicité, élargissement du canal, tout cela a toujours le même objectif. Faire pénétrer la solution d’irrigation.

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Depuis quelques années, les évolutions investiguées sont faites dans le but d’améliorer l’effet désinfectant de la solution en minimisant l’élargissement du canal. Partant du principe que les procédures de mise en forme fragilisent la structure dentaire, les systèmes sont dorénavant développés dans un souci de préservation tissulaire.

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On note très bien sur les radiographies post opératoires la différence de profil et on comrpend que la seconde est plus préservatrice de tissu que la première. Pourtant, les deux canaux ont été bien désinfectés, preuve en est la cicatrisation des lésions.

Dans le second cas, un instrument complémentaire, le XP Finisher, a été utilisé pour activer la solution au sein du canal, de façon mécanique. Sans cette activation, l’irrigation passive n’aurait probablement pas suffit.

Des approches mécaniques mais des objectifs biologiques.

L’endodontie n’est pas un seul problème mécanique de mise en forme. Que la conicité obtenue soit de 4, 5 ou 6%, le problème n’est plus là.

La pathologie endodontique est microbienne avec des répercussions biologiques extra radiculaire. Nos thérapeutiques sont donc indirectes. En traitent le problème micro biologique, on ne fait que remettre la dent dans un contexte favorable pour réorienter la biologie osseuse vers la cicatrisation. A partir de là, on comprend qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais instruments.

Il y en a qui sont peut être plus simples que d’autres à utiliser pour obtenir un résultat attendu. Mais ce qui est simple pour certains praticiens, ne l’est pas forcément pour d’autres.

En conclusion

En conclusion rappelons-nous que les instruments ne sont qu’un des maillons d’une longue chaine de la thérapeutique endodontique. L’essentiel reste dans nos mains de cliniciens, et quelque part, c’est probablement ce qu’il y a de plus excitant.

L’essentiel est quelque part par là mais la question mérite largement d’être étoffée et débattue.

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