Interview Dr Elisa Berthelot

Quel est votre parcours ?

A la fin de mes études en odontologie à la Faculté de Rennes en 2009, j’ai démarré mon activité d’omnipratique dans un cabinet situé en périphérie de Caen, à Argences.

Je m’y suis très rapidement associée afin d’accéder au confort de pouvoir gérer librement mon activité. Soucieuse de prodiguer des soins de qualité à mes patients, j’ai enchaîné les formations dans tous les domaines qui composent l’omnipratique. J’ai réalisé la formation sur l’occlusodontie de Michel Clauzade, l’Académie de Paro à Aix-en-Provence, le cycle long d’endodontie de la SOP à Paris auprès du Dr Dominique Martin.

Puis, l’année 2015 a été l’année de deux naissances, celle de ma première fille Clémence et celle de mon second cabinet, situé à Caen, celui de mes rêves à ce stade de mon évolution. Ce nouveau projet a stimulé encore mon envie de progresser dans ma pratique. J’ai alors réalisé le cycle complet de la GRF, une formation dédiée à la maîtrise du microscope.

J’ai d’ailleurs fait l’acquisition d’un microscope opératoire en 2019. 2019 a été également l’année de la naissance de ma deuxième fille, Anna. Puis j’ai enchaîné sur la formation de l’Advanced Class d’Endoacadémie avec Stéphane Simon. Cette dernière formation, accompagnée d’un coaching auprès de Stéphane Simon, m’a définitivement décidée à faire le grand saut et à me lancer dans une pratique exclusive de l’endodontie.

Actuellement, je quitte donc mon cabinet, sur Caen, pour créer ma propre structure, dédiée exclusivement à l’endodontie, avec la vue sur la mer dont je rêvais depuis des années. Un nouveau chapitre démarre donc, avec encore de nombreux rêves plein la tête.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?

J’aime l’écoute, l’empathie et le soin bienveillant que nous pouvons apporter aux patients. A travers la pratique exclusive de l’endodontie, j’aime le challenge technique spécifique à cette spécialité ainsi que l’idée de prolonger « la vie de certaines dents « . J’aime la diversité des facettes que nous offre notre profession. En effet, je m’épanouis également à travers les soins prodigués auprès d’un public en situation de handicap chaque mois dans un service dédié à la Clinique de la Miséricorde de Caen.

Ces soins apportent une dimension humaine et non mercantile qui participent à me nourrir également professionnellement.

Est-ce que durant votre parcours professionnel, vous avez été confronté à des problématiques qu’une formation a résolu ? Lesquelles ?

La formation BINHAS que j’ai effectuée dès ma sortie de la fac m’a permis de solutionner les problèmes organisationnels et de gestion de planning qui absorbaient toute mon énergie. Cela a structuré ma pratique et a été une base fondamentale dans mon activité. L’endocoaching avec Stéphane m’a apporté l’élan dont j’avais besoin pour donner une nouvelle dynamique à mon parcours professionnel, paralysé depuis des années par des peurs et doutes que je ne dépassais pas seule.


La formation de Maîtrise du microscope opératoire à également marqué un tournant car elle m’a convaincue d’en faire l’acquisition. Cette décision a été le point de départ de ma nouvelle vie en tant que praticienne orientée vers la pratique de l’endodontie.

Avez-vous une anecdote professionnelle à partager avec vos pairs ?

J’ai reçu en urgence, il y a 4 ans, un adolescent de 12 ans qui s’était fracturé les quatre incisives maxillaires et mandibulaires en trébuchant sur ses lacets défaits. J’ai pu expérimenter des coiffages pulpaires, des pulpotomies (et une extraction de sa 22 présentant une fracture verticale) en une seule séance ! J’ai gardé le jeune patient une demi-journée pour effectuer tous ces traitements ainsi que reconstituer ses couronnes au composite.

Il s’est relevé complètement métamorphosé. La séance était aussi éprouvante intellectuellement et physiquement que gratifiante !

Une autre scène m’a particulièrement marquée lors d’une vacation dans le service d’Handiconsult à la clinique. Avec mon assistante, nous devions réaliser un simple contrôle d’un enfant atteint d’autisme sévère. Il était impossible de l’approcher sans déclencher de violence de sa part. Il m’avait étiquetée très rapidement comme « la menace » à éviter. Il me fixait en permanence, le regard haineux et apeuré. Avec sa mère et mon assistante, 45 minutes d’attente, d’observation, de tentatives d’approche vaines et de regards se sont suivis. Dans les apparences, il ne se passait « rien » techniquement. Mais subtilement, tout évoluait. Nous doutions de devoir insister. 

Nous ne savions pas si insister était contre-productif ou allait mener à une « autorisation » de la part de l’enfant à l’ausculter. Après 45 minutes, j’ai demandé à sa mère de lâché le stress de l’échec qu’elle portait avec gêne à notre égard et qui se ressentait. Elle était mal à l’aise de nous faire « perdre notre temps ». 

Elle s’est mise à jouer avec son enfant, allongée sur le sol. Mon assistante a rejoint leur duo, ils se sont mis à jouer à trois, allongés par terre. L’enfant m’a alors regardée, je ne quittais pas l’autre extrémité de la pièce depuis 30 minutes, à court d’idée avec le masque de MEOPA dans la main, dans l’espoir de « quelque chose… ». Je lui indiquais que je respectais sa demande de mise à distance. L’enfant m’a regardée et j’ai perçu une autorisation de sa part à me laisser faire mon contrôle dentaire. Je me suis approchée, il a continué à me fixer avec moins de défiance. 

Il a alors ouvert la bouche, très simplement, et m’a laissée faire mon contrôle. Un simple contrôle dentaire… 50 minutes éprouvantes et des larmes de fatigue et de reconnaissance de sa mère… dont cette séance n’était que 50 minutes d’un quotidien (sachant que le petit patient a un frère jumeau autiste sévère également…). Cet épisode m’a touchée, cette mère m’a touchée, cet enfant, dans cette « relation » que nous avons finalement réussie à tisser pendant ces longues minutes, m’a touché également. C’était une magnifique séance de contrôle 🙂 !!

Vous êtes instructeur pour notre formation Advanced Class, pouvez-vous nous présenter cette formation

Je suis instructrice auprès de Stéphane Simon et encadre les apprenants de l’advanced Class lors des TP, notamment dans le cadre de l’apprentissage de l’obturation aux Biocéramiques et à la Gutta Chaude.

Comment décririez-vous Endo Académie en trois mots ?

Réseautage, émulation et prestations qualitatives.

Quel conseil donneriez-vous aux futurs dentistes ?

1- Devenez le praticien que vous rêvez d’être !
2- Restez passionnés !
3- Soignez les autres comme vous aimeriez être soigné vous-même !

Elisa Berthelot

Dr Elisa Berthelot
Chirurgien dentiste, endodontiste exclusive

#Rencontre en Terre Dentaire

Elisa Berthelot
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