#02 – Hydroxyde de calcium et traitement endodontique en deux temps…

Dans le cas d’un traitement sur une dent avec une lésion apicale, faut il faire le traitement en deux séances avec une médication intermédiaire ?

Quelle que soit la situation, qu’il s’agisse d’un traitement, d’un retraitement, que la dent soit porteuse d’une lésion apicale ou non, les objectifs du traitement endodontique sont toujours les mêmes.
Rappelons nous que l’endodontie, ce n’est pas seulement une traitement mécanique ou chimique d’un canal qu’il faut élargir, désinfecter et obturer.
Le traitement canalaire a pour objectif de replacer la dent dans un contexte biologique favorable afin d’éviter l’apparition d’une lésion apicale ou, lorsqu’elle est déjà présente, de permettre d’inverser le processus de destruction inflammatoire vers un processus de cicatrisation.

Réussir son traitement endodontique par différents moyens

A partir de là, tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins, à partir du moment où ces moyens respectent les tissus avoisinants et autorisent la conservation de la dent dans de bonnes conditions.
L’extraction de la dent par exemple reste le meilleur moyen pour éliminer une infection canalaire. Pourtant, on ne peut pas la considérer comme un traitement endodontique, car elle ne respecte par les autres objectifs !
Pour désinfecter un canal, nous savons que l’instrumentation de ce canal permet de l’élargir, mais pas de le désinfecter. C’est l’utilisation d’une solution d’irrigation désinfectante qui permet de le faire. L’hypochlorite de sodium est une solution de choix.
Certains praticiens et auteurs considèrent que cette seule désinfection ne suffit pas, et préfèrent compléter cette procédure en plaçant une médication dans le canal. Ils la laissent en place pendant 2 à 3 semaines, et ce n’est qu’au cours de la seconde séance qu’ils envisagent l’obturation du système endodontique.
D’autres auteurs, conseillent même de laisser la médication en place et de la renouveler autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que la lésion ait radiographiquement disparu. Ils envisagent alors l’obturation à ce stade.
La médication la plus utilisée est l’hydroxyde de calcium. Certains préfèrent un gel de chlorexidine et d’autres enfin associent les deux.

Alors est ce que cela a un intérêt ?

S’il y a bien un débat qui anime la communauté scientifique, c’est bien celui-ci. Il doit durer depuis une vingtaine d’année sans que pour le moment il n’y ait de preuve tangible que la technique en une séance ne donne de meilleure ou de moins bons résultats que la technique en plusieurs séances.
En fait ce débat est apparu au moment où les techniques de mise en forme et d’obturation ont permis aux praticiens de réaliser les traitements en une séance. Avant l’apparition de la rotation continue, il était difficile voire impossible de terminer un traitement dans la séance. Les praticiens différaient alors l’obturation d’une dizaine de jours et mettaient en place une médication dans les canaux.
Aujourd’hui le traitement en deux séances pour des raisons techniques n’a plus vraiment d’indication. Cette inter-séance ne se conçoit donc plus que dans un but microbiologique, à savoir un complément de désinfection.
Comme je l’ai dit plus haut, aucune preuve scientifique ne vient confirmer l’intérêt de cette séance pour améliorer la désinfection canalaire. Pour autant, ce n’est pas une faute de le faire.
Mais il n’y a aucune raison de le systématiser non plus.
Il y a par contre des situations très précises où cette inter-séance est nécessaire ; il s’agit notamment du cas où la dent est symptomatique (douloureuse à la percussion par exemple) ou lorsqu’un suintement intra-canalaire est impossible à tarir, et nous indique la présence d’un exsudat et donc d’une inflammation aigue dans la zone péri-apicale. Et bien dans ces deux cas précis, il est fortement déconseillé d’envisager l’obturation du canal. Dans l’attente du prochain rendez-vous, il est alors conseillé de mettre en place un hydroxyde calcium dans ce canal, au moins pour prévenir le développement de bactéries éventuellement résiduelles dans le canal.
Pour terminer, ne confondons pas l’utilisation de la médication dans le cas précis décrit ici, et l’intérêt de l’utilisation de cette même médication en traumatologie. Ça, c’est une autre question 😉

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